jeudi 25 mars 2021

Venues on ne sait d'où ? (...) Pétries par le mystère d'un insaisissable destin ?

 

Andrée Chedid écrit en 4ème de couverture dans son livre de poésie « Rythmes » : « Rien, en Poésie, ne s'achève. Tout est en route, à jamais. En d'autres temps, d'autres termes, d'autres élans, la Poésie, comme l'amour, se réinvente par-delà toute prescription. Ne sommes-nous pas, en premier lieu, des créatures éminemment poétiques ? Venues on ne sait d'où, tendues vers quelle extrémité ? Pétries par le mystère d'un insaisissable destin ? Situées sur un parcours qui ne cesse de déboucher sur l'imaginaire ? Animées d'une existence qui nous maintient - comme l'arbre - entre terre et ciel, entre racines et créations, mémoires et fictions ? La Poésie demeurera éternellement présente, à l'écoute de l'incommensurable Vie. ».


Composé à plus de 80 ans par Andrée Chedid, Rythmes se dévoile comme un livre de jeunesse, il manifeste une capacité d'étonnement et d'émerveillement devant la vie et ses métamorphoses, il fait montre, en dépit d’une lucidité sans compromis sur les faiblesses, travers et failles de l'humain, d'un optimisme obstiné, vigoureux, sans cesse renaissant. D'une façon vive et franche, tous les thèmes de l'œuvre d'Andrée Chedid apparaissent : son appétit de l'ouvert et du mouvement, sa généreuse passion de l'autre en toute chose, passion qui permet de sortir de son «étroite peau» et de bousculer ce qui limite la conscience et l’avancée. Malgré quelques échos de la vieillesse et du combat contre l'effacement et la perte dans certains poèmes, ce chant poétique ne s’en tient jamais à la confidence personnelle, il élargit toujours ses résonnances, au rythme vibrant d’un cœur obstiné, avec en perspective l’ensemble de l'aventure humaine et ses questionnements face à l'énigme qui perdure et à l'inconnu qui vient. Sans doute n’y a-t-il rien de plus émouvant, au seuil de la mort, que cet éloge convaincu et raisonné de la vie !

La tombe d'Andrée Chedid se trouve au cimetière du Montparnasse à Paris. La tombe porte une citation du poète français Chrétien de Troyes (circa 1130 et 1180 -1190) : « Le corps s'en va, le cœur séjourne. » qu'Andrée avait mise en exergue à son dernier roman « Les quatre morts de Jean de Dieu »…

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