Le Monde
Comment différencier ce virus d'autres maladies, comme la bronchite ou la grippe saisonnière ?
Il n'est pas possible de différencier la grippe saisonnière du coronavirus sur la simple base de symptômes. Ils ne sont pas spécifiques, puisque dans les deux cas, le malade sera fiévreux et aura des problèmes respiratoires. Seul un test diagnostic permet de distinguer le SARS-CoV-2 d'une grippe hivernale ou d'une bronchite.
Après un prélèvement cellulaire, un laboratoire d'analyse spécialisé permettra, en quelques heures, de vérifier si la souche virale est celle du SARS-CoV-2.
Que sait-on de la contagiosité de ce virus ?
Le virus est au moins aussi contagieux que son ancêtre, le SRAS-CoV. La majorité des études publiées en janvier 2020 montre que le taux de reproduction de base du virus, c'est-à-dire le nombre moyen de personnes qu'un malade va infecter, est d'environ 2,6 (compris entre 1,4 et 4,13). Le virus a donc un indice de contagiosité qu'on peut qualifier de modéré : il est bien moindre que celui des maladies les plus infectieuses, mais se situe nettement au-dessus de 1, ce qui lui confère un potentiel épidémique certain.
Que sait-on de la létalité de ce virus ?
Le taux de létalité du virus, c'est-à-dire le rapport entre le nombre de cas détectés et de personnes décédées, est en moyenne de 3,4 %, ce qui est trois fois moins que le SRAS qui sévissait en 2003 (9,6 %). Mais ce taux varie entre les territoires touchés, il est le plus élevé dans la province du Hubei d'où est partie l'épidémie (3,96 %). Il est également élevé en Italie (3,1 %). Au Japon ou en Corée du Sud, qui sont aussi très affectés, le taux de létalité est par contre plus faible ( < 1 %).
Quel est le profil des personnes mortes jusqu'à maintenant ?
Selon l’étude du Centre chinois de contrôle et prévention des maladies, le Covid-19 est particulièrement mortel pour les personnes âgées ou ayant une autre pathologie, comme le diabète, l'asthme ou les maladies cardiaques (comorbidité). Si le nombre de contaminés est plutôt bien réparti entre les tranches d’âges à partir de 30 ans, le taux de létalité est bien plus élevé à partir de 60 ans.
Quels sont les stades de la maladie ?
Comme dans les autres maladies infectieuses, un individu qui a contracté le SARS-CoV-2 va connaître plusieurs phases. D’abord l’incubation, puis la phase symptomatique, avec des signes cliniques, et enfin, la guérison ou, dans les formes sévères, dans une proportion de l’ordre de 3 % des cas, le décès, notamment chez des personnes présentant d’autres maladies ou vulnérables du fait de défenses immunitaires affaiblies.
Beaucoup de formes mineures passent certainement inaperçues et ne sont pas prises en compte dans les bilans des cas et des guérisons. La principale question en suspens pour évaluer la propagation du SARS-CoV-2 est sa période de transmission. Enfin, il semblerait que la réinfection par ce virus soit possible chez les personnes n’ayant eu qu’une infection de faible ampleur et qui n’auraient pas développé suffisamment d’anticorps spécifiques. Mais cela reste à confirmer.
A quel moment parle-t-on d'une pandémie ?
Selon la définition officielle de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), « une pandémie survient lorsqu’un nouveau virus apparaît et se propage dans le monde entier, en l’absence d’immunité dans la grande majorité de la population ». D’après le dictionnaire Larousse, une pandémie (du grec pan = tout et demos = peuple) est « une épidémie qui s'étend à toute la population d’un continent, voire au monde entier ». L’OMS introduit désormais le terme : le monde doit se préparer à une « éventuelle pandémie », a estimé l’organisation, lundi 24 février, jugeant « très préoccupante (...) l’augmentation soudaine » du nombre de nouveaux cas en Italie, en Corée du Sud et en Iran. Mais « pour l’instant, nous n’assistons pas à la propagation mondiale non confinée de ce virus, et nous n'observons pas de cas sévères ou de morts à grande échelle. »
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