« L'espace d'une vie
est le même
qu'on le passe en chantant
ou en pleurant. »
Proverbe japonais
Jeudi 4 juin 2020 - Confinement jour 82
Voici le quatre-vingt-deuxième jour de ce processus de confinement et nous sommes bien vivants dans cette situation de crise où les politiciens sont les fossoyeurs des valeurs de notre république.
Nous découvrons encore une matinée avec le grand soleil radieux et un grand ciel bleu. La mer est calme avec un vent soutenu venant du nord. Les premiers baigneurs viennent s’installer sur la plage pour profiter de la belle journée. Les hirondelles commencent leur ronde dans les airs pour s’arrêter un peu avant onze heures.
L’épidémie a amené tout un nouveau discours. La novlangue a atteint notre société dans son ensemble.
Le premier mot qui a été inventé est « confinement ». Qu’est-ce que le confinement ? C’est l’opération de mettre en quarantaine toute une population ; en résumé, c’est la priver légalement de liberté : liberté de mouvement, de travailler, de voir sa famille, ses amis, etc. Le confinement est la nouvelle appellation pour mettre en résidence surveillée le peuple. La peur est toujours l’outil utilisé par les dictatures, même les dictatures bienveillantes en pseudo-démocratie.
Le deuxième mot est « déconfinement ». Il est une invention, la juxtaposition de deux termes, « dé » pour suppression et confinement ; c’est-à-dire dans la novlangue la période indéfinie entre l’épidémie et le retour à la normale. Quelle est la différence entre le premier et le deuxième mot ? Idéologiquement, aucune. Le déconfinement procède de la même manipulation, à savoir de réduire la liberté des citoyens ; c’est le meilleur moyen pour avoir la paix sociale.
Le troisième mot est le « retour à la normale ». Dans la novlangue, le « retour à la normale » cela ne veut pas dire que nous allons reprendre la vie normale. Non. Les lois pour le « retour à la normale » réglementent ce que sera la normalité à la fin du déconfinement : respect des distances, port du masque, les modalités du travail, les nouveaux procédés d’usage des transports, etc. Dans l’esprit des politiciens, la normalité ancienne est morte ; les gouvernements veulent mettre en place ce qui sera autorisé dans la nouvelle société post-épidémie (ou plutôt post-pandémie comme ils l’appellent).
Une chose est sûre, c’est que nos autorités n’ont pas envie de céder une parcelle de pouvoir. L’ivresse de la toute-puissance les a enivrés et les gouvernements désirent continuer à exercer leurs prérogatives sans aucune concession vis-à-vis des populations. Que devient le virus dans cette histoire ? Un prétexte ; les politiciens ont trouvé un bon prétexte pour assurer leur mainmise sur tous les pouvoirs des démocraties ; pour notre bien, évidemment !
Depuis des années, la langue française est devenue la parente pauvre du système scolaire. Les ministres successifs ont privilégié les matières mathématiques, scientifiques et techniques. Le résultat : une langue appauvrie, des copies médiocres en français, et surtout des gens qui ne savent plus s’exprimer dans leur propre langue. Ce fait a des conséquences graves dans notre société.
D’abord, les gens ne possèdent plus le vocabulaire nécessaire pour expliquer leurs émotions ou leurs sentiments. Quand il n’y a plus les mots pour communiquer, il ne reste plus que la violence. Les gouvernements successifs ont détruit lentement l’enseignement de la langue maternelle, et les gens perdent le contrôle de leur monde. Quand on n’a plus de vocabulaire pour décrire ce qui nous entoure, et bien notre univers se rétrécit ; comment s’étonner après que les gens deviennent xénophobes ou racistes ! L’étude de notre langue et celles des autres est une véritable richesse ; elle permet de posséder une vaste expérience pour ressentir et pour exprimer ce qui se déroule autour de nous. Chaque langage possède des spécificités qui nous enrichissent et nous ouvrent l’esprit.
La découverte des autres cultures est la clef pour un monde paisible. Connaître nos racines, le latin et le grec ancien, permet de mieux comprendre notre propre langue, ses complications et ses vastes possibilités. À quoi sert l’école si les élèves ne savent ni écrire ni lire lorsqu’ils atteignent le bac ? Combien de personnes sont larguées parce qu’elles ne comprennent pas les phrases compliquées de l’administration, ou le langage de bois des politiciens ? Pour lutter efficacement contre les manipulations des démagogues ou des intégristes religieux, il faut connaître la langue, pouvoir s’exprimer et répondre. La langue est indispensable quotidiennement, toutes les autres matières que nous avons appris à l’école ont souvent servi à rien.
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Réflexions
Lors de ce processus de confinement arbitraire et liberticide, le citoyen a été privé de son droit de « décider » et de « choisir » comme si cela représentait une manifestation d’égoïsme… La manipulation gouvernementale montre les prémices d’une dictature basée sur la peur, grandement exploitée durant cette crise sanitaire bénigne. L’amour et la confiance, les antidotes naturels, semblent bien loin des préoccupations des populations figées dans un état de paralysie, de phobie et de panique complètement injustifié. L’épouvantail de la peur agité par les médias et les politiciens leur enlève tout discernement et toute faculté de réflexion dans un entendement captif. Le manque de conscience et cette obéissance aveugle risquent de leur coûter cher s’ils manquent de ressaisir leur pouvoir inscrit dans la constitution. Réfléchir, examiner, critiquer, jauger, raisonner, etc. sont des actes nécessaires pour préserver sa liberté. Sous le joug étatique, dans ce sommeil hypnotique des masses égarées, tous ces signes avant-coureurs inquiètent…
Abandonner sa responsabilité personnelle, désavouer et abdiquer son pouvoir individuel, c’est faire le jeu des politiciens et des gouvernements. Se sentir responsable permet de changer les choses à son propre niveau. La malhonnêteté intellectuelle est une des explications pourquoi le monde est dans un tel état aujourd’hui. Accepter sa propre responsabilité permet d’accéder au pouvoir d’en changer une partie. Se croire une victime conduit au désastre et aux calamités. En tenant compte des circonstances actuelles, se savoir responsable, s’affirmer responsable, ouvrent les portes de tous les possibles. Cette prise de conscience est source de conséquences avantageuses et favorables pour soi et pour les autres.
Laissons la pusillanimité de côté. Laissons couler l’adrénaline dans nos veines. Que chacun soit une lampe dans cette obscurité qui glisse lentement vers l’obscurantisme…
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