lundi 15 juin 2020


« Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, 
je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends. » 
Benjamin Franklin 



Vendredi 12 juin 2020 - Confinement jour 90 


Voici le quatre-vingt-dixième jour de ce processus de confinement et nous sommes bien vivants dans cette situation de crise qui a entraîné la perte des libertés fondamentales. 

De bon matin, le ciel est couvert. Pendant la matinée, le vent a chassé les nuées vers l’horizon. La mer est un peu remontée et les plages sont boudées par les baigneurs. Les hirondelles restent dans leur abri. 

Au cours de ma vie, des individualistes, je n’en ai pas beaucoup rencontrés, par contre, des moutons de Panurge en nombre important. Qu’est-ce l’individualisme ? L'individualisme est une conception philosophique, politique, sociale et morale qui tend à privilégier les droits, les intérêts et la valeur de l'individu par rapport à ceux du groupe. Qui n’adhérerait pas à cette conception de l’existence ? 

En effet, chaque individu est un être unique, possède une existence originale, suit son propre chemin. La science dit que chacun d’entre nous hérite d’un patrimoine unique ; que nous avons un ADN unique, même les jumeaux n’ont pas un ADN identique. Vu que chaque personne est singulière, comment un groupe pourrait-il apporter des solutions communes à des problématiques individuelles ? Ce qui paraît correct pour un individu peut être inadéquat pour un autre individu. 

Et pourtant, le sens d’individualiste (pris comme adjectif) dans notre société est péjoratif, il est synonyme d’égoïste, parfois non-conformiste, voire indépendant. Pris comme nom, l’individualiste est une personne qui fait preuve d'individualisme. Finalement, dans l’esprit de la masse, l’individualiste s’oppose à la société ; il serait contre l’intérêt général et privilégierait sa personne au détriment de l’ensemble de la communauté. Est-ce bien vrai ? 

Je ne vais pas revenir sur l’intérêt général ; cette idéologie fourre-tout qui permet à l’État de contrôler les citoyens, de borner, de lier, de subordonner l'individu, de l'assujettir à la chose générale ? Quels sont les biens communs, ceux qui intéressent l’ensemble de la communauté ? 

Où est passée l’agora où les citoyens pouvaient discuter de la chose publique ? Elle a disparu dans les méandres de la vie moderne, engloutie par les représentants élus, confisquée par les politiciens. 

Où sont passés les espaces publics libres d’accès pour les citoyens ? Les espaces publics sont emprisonnés dans des grilles et des portes. Ils sont fermés au public de telle à telle heure. Ils ont été privatisés par des politiciens véreux au profit des entreprises pour effectuer des bénéfices sur le dos des citoyens. Ils sont réglementés et sous contrôle des pouvoirs publics. 

Où est l’eau, indispensable à la vie ? Elle est confisquée par les régies, par les entreprises privées pour être monnayée tous les semestres par les collectivités territoriales. 

Et la liste est longue. Que reste-t-il des biens communs ? Rien. Tout a été mis sous séquestre par l’État. Quel est l’intérêt général dans tout cela ? Aucun ! 

Finalement, que signifie la critique envers les individualistes ? Pourquoi seraient-ils si égoïstes alors que les biens communs ont déjà été confisqués par l’État ? Dans l’esprit de la masse, cela veut dire que les individualistes ne se conforment pas au moule préétabli pour être ajusté à l’immense troupeau des moutons de Panurge. Affirmer qu’ils sont égoïstes, ce n’est qu’une tentative manipulatrice pour faire entrer dans le rang les personnes qui ne se comportent pas de façon appropriée à l’idéologie sociétale.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

andrioucha.blogspot.fr@gmail.com