« L'on ne peut goûter à la saveur des jours
que si l'on se dérobe à l'obligation
d'avoir un destin. »
Emil Michel Cioran
Samedi 20 juin 2020 - Confinement jour 98
Voici le quatre-vingt-dix-huitième jour de ce processus de confinement et nous sommes bien vivants dans cette situation de crise où chaque pays a appliqué des mesures différentes pour lutter contre la même maladie !
Le ciel prend des tons lumineux, le soleil taquine les vagues qui s’écrasent sur le sable. Les premiers baigneurs s’installent sur la plage profitant du temps estival. Les hirondelles dansent dans les airs jusqu’à ce que les rayons deviennent plus forts.
Le quotidien est l’anti-événement par excellence. C’est l’incertitude de la vie qui entraîne la peur psychologique des gens ; l’incertitude amène à vouloir plus de sécurité pour faire face à l’événement imprévisible. Les masses réclament de plus en plus de protection afin d’avoir de moins en moins de surprises. Mais qu’est-ce qu’une vie sans surprises, sans événements, sans incertitudes ? Une vie monotone. Une vie morne est-elle encore une existence humaine ? N’est-ce pas tout simplement la vie des robots ? L’humanité rêve-t-elle d’être des cyborgs, des robots ?
Dans la crise du covid-19, nous avons pu voir avec quelle facilité les autorités pouvaient mettre en place des mesures liberticides avec la bénédiction de la majorité des populations. Si vous enlevez la liberté aux gens, que reste-t-il du libre-arbitre ? Si les gouvernements réduisent nos choix, que seront les possibles de notre existence ? Aurons-nous tous le même quotidien, sans événements, sans histoires, sans saveurs ? La liberté, c’est plus que nos choix, la liberté est inhérente à toute existence.
J’entends souvent que nous devons respecter les règles. Certes, pour vivre, il faut un minimum de règles ; cependant, notre société est une saturation de lois, de règlements, de normes, etc. Il suffit de voir le nombre de textes législatifs qui ont été votés par nos parlements pour se rendre compte de l’ampleur du problème. Je rappelle souvent que les humains sont des animaux grégaires. Est-ce que les animaux grégaires mettent en place toutes ces règles pour vivre en harmonie entre eux ? Non ! Est-ce que les animaux grégaires créent des institutions pour tout régenter ? Non !
Il serait peut-être temps de faire le ménage dans nos institutions et les réduire au strict minimum. Il faudrait réapprendre à vivre ensemble sans la protection (ou contrainte) de ces lois qui régissent notre existence. Il serait temps aussi que chacun redevienne responsable de sa propre vie sans attendre que la société apporte toutes les réponses (qu’elle n’a pas d’ailleurs).
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