dimanche 24 mai 2020


« Il y a trois sortes d'hommes politiques :

ceux qui troublent l'eau ;

ceux qui pêchent en eau trouble ;

et ceux, plus doués, qui troublent l'eau

pour pêcher en eau trouble. »

Arthur Schnitzler

 

 

 

Samedi 23 mai 2020 - Confinement jour 70



Voici le soixante-dixième jour de ce processus de confinement et nous sommes bien vivants dans cette situation de crise où l’OMS déconseille le port du masque et des gants par les personnes en bonne santé dans les espaces collectifs.

Le ciel s’illumine dès le matin de bonne heure. La température est restée élevée pendant la nuit. L’été semble s’installer pour de bon sur la côte d’Almeria.

Notre société est malade, elle n’est pas atteinte par le covid-19. Cette épidémie a mis en lumière de nombreux dysfonctionnements. D’abord, il est maintenant évident que l’individu, l’être unique que nous sommes tous, n’est pas le centre de notre démocratie. Je peux même affirmer qu’il a la position la plus basse dans l’échelle des valeurs de notre république. La première position, ce sont les idéologies ; c’est-à-dire que la hiérarchie prime sur tout, les politiciens tenant le haut du pavé. La deuxième est la vie ; pas n’importe quelle vie, une vie floue, une vie sans contours, une vie robotisée, une vie collective ; une vie aussi informelle, sans particularités, sans saveurs, sans différences, uniforme et normalisée. La troisième est la nation ; tous les sacrifices sont réclamés au nom de cette idée, la liberté, notre existence, nos biens et nos richesses.

La crise sanitaire du coronavirus met en évidence que les gouvernements n’ont rien à faire, rien à foutre, des citoyens. Ils s’en moquent. Ils ont mis en place des mesures contraignantes et coercitives afin d’imposer leur contrôle et leur maîtrise des populations. L’existence de chaque individu a été piétinée par leurs arguments, par leurs mensonges et leur idéologie. Chaque personne unique a été reléguée comme simple variable dans leur modèle scientifique. Chaque être humain a été réduit comme une simple viande traitée comme une machine biologique par les virologues et les politiciens. Les citoyens ont été considérés, au mieux, comme une gêne dans le processus, voire comme l’ennemi qu’il fallait mater pour que l’opération soit une réussite. Ce faisant, le peu de confiance que les gens avaient en eux s’est effrité irrémédiablement.

Qu’est-ce qui fait la valeur d’une société ?

Les individus. Chaque individu unique apporte ses différences, ses rêves et ses qualités pour construire la société. Les structures, les institutions et les autorités permettent le développement de chaque personne selon ses capacités et ses désirs. Or, les valeurs se sont inversées, les citoyens sont devenus les serviteurs du système. Ils ne sont plus l’élément principal et primordial pour fonder une société. Les politiciens oublient l’être humain unique et individuel au profit des organisations : la finance, les entreprises, les institutions, etc. Cependant, ils négligent le fait que ces organisations sont des outils au service du citoyen et non l’inverse. Quand ils ont sauvé les banques, ils l’ont fait pour le bien de l’économie, sous prétexte que si l’économie s’effondre, ce sont les gens qui vont en pâtir.

Est-ce vrai ? Est-ce que les banques contribuent au bien-être de l’ensemble de la population ? Non ! L’objectif des banques est de gagner de l’argent, peu importe le bien-être des citoyens. Quand les entreprises sont aidées, est-ce pour le bien de tous ? Non ! Est-ce le rôle de l’État de se substituer aux marchés ? Non ! Si une entreprise a des difficultés, c’est qu’elle n’est plus efficace ; aider ses finances ne permettra pas d’augmenter sa performance face à la concurrence. Le problème, c’est que dans tout cela l’individu unique est oublié, alors qu’il devrait être le centre de la société. Les banques sont là pour que les gens puissent déposer, emprunter et placer leur argent. Les gens sont un rouage important des entreprises, souvent sous-estimés. Ils sont les clients, les fournisseurs et les travailleurs du système. Les considérer comme le problème de l’entreprise (les fameuses charges), c’est oublier que sans l’être humain ces entreprises ne sont rien.

Hélas, la confiance envers la société ou les entreprises s’est envolée. Quand la confiance a disparu d’une institution démocratique, cela veut dire qu’elle n’existe plus, elle n’a plus aucune valeur.

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