« La grippe, ça dure
huit jours
si on la soigne
et une semaine
si on ne fait rien.
»
Raymond
Devos
Lundi 18 mai 2020 - Confinement jour
65
Voici le soixante-cinquième
jour de ce processus de confinement et nous sommes bien vivants dans cette
situation de crise où le pouvoir est le corrupteur par excellence.
Le ciel est
totalement découvert. Un bleu clair et lumineux lustre la voûte céleste. La mer
est tranquille, des plaques d’acier flottent sur le turquoise des vagues.
La société
nous demande des sacrifices pour elle. Quelle est la valeur d’une société qui
demande des sacrifices de la part de ses citoyens ? Aucune ! Les autorités
se réfugient derrière des statistiques, des modèles scientifiques, des experts
pour imposer leurs décisions. Quelle est la valeur de ces décisions si ces
statistiques, ces modèles, ces experts ne représentent rien pour les citoyens ?
Aucune ! Les statistiques, les modèles, les experts ne signifient rien
face à la mort d’une personne que l’on aime. Ils ne disent rien de la souffrance
des malades, des survivants et des citoyens privés de leur liberté.
Quelle est
cette nouvelle valeur : la vie à tout prix ? Elle est une nouvelle idéologie
qui progresse dans le monde comme une pandémie. Elle est la nouvelle peste qui
contamine le monde. Le mouvement pro-vie (tiré du néologisme anglais pro-life)
désigne un mouvement regroupant associations et personnes, souvent proches des
mouvements religieux, défendant le « droit à la vie », à travers l’opposition
au « droit à l’avortement », à la contragestion, à l’euthanasie, et parfois à
certaines formes de contraceptions. Le terme « pro-vie », préféré par les membres
du mouvement, provient du choix de privilégier la vie à la mort.
Paradoxalement,
le mouvement pro-vie refuse le choix pour les autres. Pour lui, il n’existe
qu’un choix, le sien, une sorte de dictature de la bien-pensance, conforme aux
lois religieuses. Autre paradoxe, les membres de ce mouvement disent de faire
toujours le choix de la vie et, pourtant, la violence, l’homicide peuvent être
leurs armes.
On dénombre de
nombreux actes de violence et d'intimidation de la part de certains militants
anti-avortement : des attentats à la bombe, des dégradations par liquide
malodorant et des lettres de menace, des meurtres ou même des fusillades. Huit
médecins et employés de cliniques pratiquant l'avortement ont ainsi été tués :
sept entre 1993 et 1998, et le Dr George Tiller en 2009.
En 2009,
l'homicide de James Pouillon est interprété par une partie de la presse
américaine comme le premier homicide d'un militant pro-vie. La police a
expliqué que le suspect, un chauffeur de camion, en avait assez des pancartes
militantes montrant des fœtus aux enfants qui allaient à l'école. Le suspect
est aussi accusé d'un autre meurtre, commis le même jour sur un homme
d'affaires local pour une autre histoire, complètement indépendant du premier meurtre.
Ces militants justifient
leurs actes violents, ou la peine de mort, selon l’argument que ceux-ci
permettent la protection de la vie des autres citoyens. Cet argument a été entendu
tout au long de la crise du covid-19 pour le confinement, puis pour le port du
masque. Les ayatollahs du confinement et du masque obligatoire procèdent de la
même manière : intimidation, manipulation, violence envers les personnes ne
portant pas le masque, et harcèlement sur les réseaux sociaux. Cette idéologie
s’insinue dans notre société comme une bête sournoise, sous couvert d’humanisme
ou de sauver des vies, afin d’imposer son dogme rigide et liberticide.
La première
victime du covid-19 est la démocratie, la grande perdante de cet événement. Les
gouvernements l’ont sacrifiée pour plus de sécurité et les citoyens l’ont
sacrifiée à cause des peurs.
_________
Un appel de ma
sœur m’engage à m’interroger. Elle constate amèrement que le déconfinement est
pire que le confinement…
La manipulation
de l’opinion publique par un continuel matraquage d’une pléthore d’informations
non-vérifiées, contradictoires et divergentes, orchestré
par les services de l’État, a entraîné une kyrielle de peurs chez les citoyens dont
les conséquences sont, notamment, la privation, consentie par aveuglement, des
libertés essentielles pour vivre dignement. Une véritable tempête
psychologique à grande échelle, visant à soutenir la passivité des citoyens,
continue de perdurer. L’espoir d’un post-confinement, où la liberté serait retrouvée,
commence à disparaître devant les mesures draconiennes imposées après le 11 mai.
Le goût pour la vie s’affadit et la désillusion risque d’entraîner une vague de
déprime, voire de suicides. Après des semaines de séparation, les retrouvailles
tellement attendues sont perturbées par des stratagèmes dysfonctionnels qui
n’ont plus rien à voir avec le virus. Le retour à la « normale » est
semé d’embûches déconcertantes et extravagantes qui fragilisent l’équilibre du
citoyen ; équilibre mental rendu possible par l’espoir de cet après qui
impose des restrictions injustifiées puisque le covid-19, rappelons-le, est un
virus bénin selon les affirmations de l’OMS. Le mode de transmission du virus
est bien connu. À aucun moment, il n’a été prouvé que les objets pouvaient le
propager. Donc, toutes les mesures de décontamination des objets, de
distanciation, de contrôles par la force publique, d’entrave aux activités
quotidiennes, sont injustifiées et participent à accentuer les peurs et les
inquiétudes qui nuisent au bien-être et à l’équilibre.
La démocratie est
en danger. La menace exagérée de la contamination a légitimé
l’état d’urgence, a discrédité le bon sens en faveur de la psychose, et in fine,
a fait oublier les libertés essentielles. En effet, il est difficile de
manifester contre la privatisation des libertés quand on est menacé de mort.
Les dérives des dirigeants de l’État nous rappellent à tous que la
démocratie, ce régime politique, ce système de gouvernement dans lequel le
pouvoir est exercé par le peuple, par l'ensemble des citoyens, est un processus
permanent qui, loin d’être acquis, est menacé. La menace a remplacé la
confiance qui seule pourra rétablir le bon fonctionnement de la démocratie.
Les
souffrances provoquées par la crise seront bien plus délétères et pernicieuses que
l’épidémie du coronavirus. Les choix politiques et économiques ont provoqué des
drames humains et des dommages économiques qui seront bien plus difficiles à
soigner et à restaurer que les affections provoquées par l’épidémie. Les mesures, liberticides et injustifiées des dirigeants autoritaires,
inconscients ou à l’intelligence néfaste, ont sapé le moral des Français.
Parviendront-ils à retrouver leur équilibre ?
Quelles seront
les conséquences pour les Français ? Vont-ils se ressaisir et relever les
nouveaux défis qui vont se présenter, ou bien vont-ils sombrer dans un monde guetté
par les lois de plus en plus autoritaires dans lesquelles la civilisation
serait en péril ?
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