mercredi 20 mai 2020


« La grippe, ça dure huit jours

si on la soigne

et une semaine

si on ne fait rien. »

Raymond Devos

 

 

 

Lundi 18 mai 2020 - Confinement jour 65



Voici le soixante-cinquième jour de ce processus de confinement et nous sommes bien vivants dans cette situation de crise où le pouvoir est le corrupteur par excellence.

Le ciel est totalement découvert. Un bleu clair et lumineux lustre la voûte céleste. La mer est tranquille, des plaques d’acier flottent sur le turquoise des vagues.

La société nous demande des sacrifices pour elle. Quelle est la valeur d’une société qui demande des sacrifices de la part de ses citoyens ? Aucune ! Les autorités se réfugient derrière des statistiques, des modèles scientifiques, des experts pour imposer leurs décisions. Quelle est la valeur de ces décisions si ces statistiques, ces modèles, ces experts ne représentent rien pour les citoyens ? Aucune ! Les statistiques, les modèles, les experts ne signifient rien face à la mort d’une personne que l’on aime. Ils ne disent rien de la souffrance des malades, des survivants et des citoyens privés de leur liberté.

Quelle est cette nouvelle valeur : la vie à tout prix ? Elle est une nouvelle idéologie qui progresse dans le monde comme une pandémie. Elle est la nouvelle peste qui contamine le monde. Le mouvement pro-vie (tiré du néologisme anglais pro-life) désigne un mouvement regroupant associations et personnes, souvent proches des mouvements religieux, défendant le « droit à la vie », à travers l’opposition au « droit à l’avortement », à la contragestion, à l’euthanasie, et parfois à certaines formes de contraceptions. Le terme « pro-vie », préféré par les membres du mouvement, provient du choix de privilégier la vie à la mort.

Paradoxalement, le mouvement pro-vie refuse le choix pour les autres. Pour lui, il n’existe qu’un choix, le sien, une sorte de dictature de la bien-pensance, conforme aux lois religieuses. Autre paradoxe, les membres de ce mouvement disent de faire toujours le choix de la vie et, pourtant, la violence, l’homicide peuvent être leurs armes.

On dénombre de nombreux actes de violence et d'intimidation de la part de certains militants anti-avortement : des attentats à la bombe, des dégradations par liquide malodorant et des lettres de menace, des meurtres ou même des fusillades. Huit médecins et employés de cliniques pratiquant l'avortement ont ainsi été tués : sept entre 1993 et 1998, et le Dr George Tiller en 2009.

En 2009, l'homicide de James Pouillon est interprété par une partie de la presse américaine comme le premier homicide d'un militant pro-vie. La police a expliqué que le suspect, un chauffeur de camion, en avait assez des pancartes militantes montrant des fœtus aux enfants qui allaient à l'école. Le suspect est aussi accusé d'un autre meurtre, commis le même jour sur un homme d'affaires local pour une autre histoire, complètement indépendant du premier meurtre.

Ces militants justifient leurs actes violents, ou la peine de mort, selon l’argument que ceux-ci permettent la protection de la vie des autres citoyens. Cet argument a été entendu tout au long de la crise du covid-19 pour le confinement, puis pour le port du masque. Les ayatollahs du confinement et du masque obligatoire procèdent de la même manière : intimidation, manipulation, violence envers les personnes ne portant pas le masque, et harcèlement sur les réseaux sociaux. Cette idéologie s’insinue dans notre société comme une bête sournoise, sous couvert d’humanisme ou de sauver des vies, afin d’imposer son dogme rigide et liberticide.

La première victime du covid-19 est la démocratie, la grande perdante de cet événement. Les gouvernements l’ont sacrifiée pour plus de sécurité et les citoyens l’ont sacrifiée à cause des peurs.

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Un appel de ma sœur m’engage à m’interroger. Elle constate amèrement que le déconfinement est pire que le confinement…

La manipulation de l’opinion publique par un continuel matraquage d’une pléthore d’informations non-vérifiées, contradictoires et divergentes, orchestré par les services de l’État, a entraîné une kyrielle de peurs chez les citoyens dont les conséquences sont, notamment, la privation, consentie par aveuglement, des libertés essentielles pour vivre dignement. Une véritable tempête psychologique à grande échelle, visant à soutenir la passivité des citoyens, continue de perdurer. L’espoir d’un post-confinement, où la liberté serait retrouvée, commence à disparaître devant les mesures draconiennes imposées après le 11 mai. Le goût pour la vie s’affadit et la désillusion risque d’entraîner une vague de déprime, voire de suicides. Après des semaines de séparation, les retrouvailles tellement attendues sont perturbées par des stratagèmes dysfonctionnels qui n’ont plus rien à voir avec le virus. Le retour à la « normale » est semé d’embûches déconcertantes et extravagantes qui fragilisent l’équilibre du citoyen ; équilibre mental rendu possible par l’espoir de cet après qui impose des restrictions injustifiées puisque le covid-19, rappelons-le, est un virus bénin selon les affirmations de l’OMS. Le mode de transmission du virus est bien connu. À aucun moment, il n’a été prouvé que les objets pouvaient le propager. Donc, toutes les mesures de décontamination des objets, de distanciation, de contrôles par la force publique, d’entrave aux activités quotidiennes, sont injustifiées et participent à accentuer les peurs et les inquiétudes qui nuisent au bien-être et à l’équilibre.

La démocratie est en danger. La menace exagérée de la contamination a légitimé l’état d’urgence, a discrédité le bon sens en faveur de la psychose, et in fine, a fait oublier les libertés essentielles. En effet, il est difficile de manifester contre la privatisation des libertés quand on est menacé de mort. Les dérives des dirigeants de l’État nous rappellent à tous que la démocratie, ce régime politique, ce système de gouvernement dans lequel le pouvoir est exercé par le peuple, par l'ensemble des citoyens, est un processus permanent qui, loin d’être acquis, est menacé. La menace a remplacé la confiance qui seule pourra rétablir le bon fonctionnement de la démocratie.

Les souffrances provoquées par la crise seront bien plus délétères et pernicieuses que l’épidémie du coronavirus. Les choix politiques et économiques ont provoqué des drames humains et des dommages économiques qui seront bien plus difficiles à soigner et à restaurer que les affections provoquées par l’épidémie. Les mesures, liberticides et injustifiées des dirigeants autoritaires, inconscients ou à l’intelligence néfaste, ont sapé le moral des Français. Parviendront-ils à retrouver leur équilibre ?

Quelles seront les conséquences pour les Français ? Vont-ils se ressaisir et relever les nouveaux défis qui vont se présenter, ou bien vont-ils sombrer dans un monde guetté par les lois de plus en plus autoritaires dans lesquelles la civilisation serait en péril ?

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